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L’HISTOIRE D’ISAIAH-NELSON 

À toi mon fils, en souvenir de ton Papi Nelson qui t’aurais aimé de tout son cœur.

Il était une fois, dans les vastes étendues verdoyantes du Kentucky, un vieux monsieur grand et maigre nommé Nelson. Il vivait sur un domaine immense, dont l’horizon semblait se perdre à l’infini, enveloppé par des collines ondulantes et des prairies à couper le souffle. Le domaine était une merveille de tranquillité et de beauté, et chaque coin semblait respirer l’harmonie. Le vent caressait doucement les champs, créant des vagues dans l’herbe haute. À l’est, on entendait le doux murmure d’un ruisseau qui se deversait sur des rochers lisses, tandis qu’à l’ouest, une forêt dense offrait un ombre bienvenue pendant les journées chaudes.

Nelson vivait là avec sa femme Lucie, une femme douce et chaleureuse dont le sourire apaisait les âmes. Leur maison, un grand manoir en pierre, se dressait fièrement au milieu du domaine, avec des fenêtres qui laissaient entrer le soleil chaque matin. Tout autour, l’étendue était entretenue avec soin, des clôtures blanches, impeccablement peintes et régulièrement réparées, s’étiraient à perte de vue. Parfois, on pouvait entendre le claquement des sabots des chevaux qui galopaient à toute vitesse, leur crinière flottant dans l’air.

L’air était rempli de bruits vivants : des chats chassaient les souris, rusés et silencieux, se glissant entre les herbes hautes et sous les bâtiments. Les chiens aboyaient joyeusement en courant après les moutons qui broutaient paisiblement dans les prairies. Leurs pas résonnaient dans l’air pur, tandis que les oiseaux chantaient depuis les arbres et les haies, ajoutant une touche musicale à ce tableau bucolique.

Non loin de la maison, se trouvait l’écurie. C’était un grand bâtiment en bois, dont les portes et fenêtres étaient grandes ouvertes pour laisser passer l’air frais. L’odeur du foin, du cuir des selles et des harnais de cheval imprégnait l’atmosphère, un parfum si familier pour Nelson. À l’intérieur, les stalles étaient propres et bien rangées. Des étagères étaient remplies de soins et d’accessoires pour les chevaux : brosses, couvertures, colliers, et autres outils de travail. Les murs de l’écurie étaient ornés de nombreux trophées et rubans, souvenirs précieux d’une époque révolue. Nelson, un jockey retraité, avait remporté des dizaines de courses, et chaque victoire avait laissé une trace dans cet endroit, dans chaque recoin de la pièce.

Le vieux Nelson, toujours plein de vigueur malgré ses années, observait son petit-fils Isaiah, un adorable garçon de cinq ans, qui passait les vacances d’été avec lui et Lucie. Isaiah, tout excité, avait les yeux écarquillés devant tout ce qu’il voyait. Il adorait les chevaux et ne se lassait jamais de les regarder courir. Son grand-père, tout sourire, lui expliquait comment prendre soin des chevaux, leur donner du foin, les brosser, et s’occuper de la sellerie.

Un matin ensoleillé, après avoir appris les bases de l’entretien, Nelson décida qu’il était temps pour Isaiah de monter à cheval pour la première fois. Le petit garçon, nerveux mais impatient, s’installa sur une selle anglaise, le cuir doux sous ses mains tremblantes. Nelson lui expliqua comment garder l’équilibre, comment tenir les rênes, et comment sentir les mouvements du cheval. C’était un moment magique, presque sacré, pour Isaiah. Il n’avait que cinq ans, mais il sentait déjà la force et la beauté de ce lien qui existait entre l’homme et l’animal.

Après la séance de travail, Nelson et Lucie emmenèrent Isaiah en promenade à cheval. Ils chevauchèrent le long du ruisseau, l’eau scintillant sous les rayons du soleil, et les arbres se balançaient doucement dans la brise. C’était un moment parfait, une communion avec la nature. Pendant la balade, Nelson commença à raconter à Isaiah l’une de ses courses les plus mémorables.

“Ah, cette course-là… c’était sur l’une des pistes de course les plus etroites & il y avait des bourrasque de vent dignes d’une tempête.Tout le monde pensait que je ne finirais pas dans les premiers. Mais moi, je connaissais mon cheval, je savais qu’il pouvait tout donner. Et au dernier virage, on a pris l’avantage, et j’ai franchi la ligne d’arrivée en tête, juste devant le champion. Ce jour-là, j’ai su que rien ne pouvait arrêter un cavalier et son cheval quand ils sont unis par la même passion.”

Isaiah écoutait attentivement, les yeux brillants d’admiration. Ce jour-là, un rêve naquit dans son cœur d’enfant. Il savait, au plus profond de lui, qu’il suivrait les traces de son grand-père. Il deviendrait un jour jockey. Il rêvait de remporter toutes les courses de l’histoire, de faire honneur à son grand-père, à cette passion pour les chevaux, à cet art du galop qui était presque magique. Et pour cela, il avait déjà son cheval.

Ce cheval, un jeune pur-sang noir, venait tout juste de lui être offert par son grand-père. Nelson, avec un sourire tendre, lui tendit les rênes du cheval et dit : “Voici ton cheval, mon garçon. Il s’appelle Fantôme. Il n’a pas encore trouvé sa place dans les courses, mais je crois en lui. Je crois en vous deux.”

Fantôme était un cheval majestueux, avec un pelage noir brillant, des yeux perçants et une carrure impressionnante. Dès qu’Isaiah s’installa sur son dos, il sentit la puissance et la noblesse de l’animal. Il savait qu’il avait trouvé un compagnon fidèle pour les aventures à venir. Et ce jour-là, dans le calme de la campagne, au bord du ruisseau, sous le regard bienveillant de son grand-père, Isaiah fit une promesse silencieuse : il deviendrait le meilleur jockey de tous les temps et remporterait toutes les courses de l’histoire avec Fantôme.